Voici encore une « mauvaise herbe », dont la répartition géographique est limitée à l’Asie du Sud Est et l’on pense qu’elle est originaire de l’Inde.
C’est une herbe à l’allure très particulière car le long de sa tige droite, quadrangulaire, se répartissent, à intervalle régulier, des touffes de feuilles linéaires horizontales ou pendantes; elles sont d’un beau vert brillant avec une seule nervure centrale visible. A l’axe de ces feuilles, contre la tige, sont fixées des glomérules compacts de petites fleurs très nombreuses roses ou vertes, sans pétales. Les petits fruits pourpres apparaissent ensuite groupés de la même façon; ils contiennent plusieurs graines noires. Cette espèce est très variable mais elle affectionne les endroits humides, les rizières même asséchées et c’est souvent dans celles-ci qu’on la voit au Laos. Elle fleurit de mai à octobre et fructifie de juillet à novembre.
Elle est classée dans le genre Ammannia, nommé en hommage au botaniste allemand Paul Ammann; le terme « bacifera » indique qu’elle « porte des baies ». Vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’elle est de la même famille que tous les Lagerstroemia que l’on peut admirer au Laos dans les jardins et en forêt. Son nom lao, fay deuane ha, « feu du cinquième mois », pour poétique qu’il soit, n’est pas évident: est-ce parce que les fleurs rouges apparaissent dès le mois de mai ? Ou encore parce que cette plante est très irritante et peut causer des brûlures ? Il est intéressant de savoir qu’en Inde cet ammannia est nommé agnikuanri en référence à Agni dieu du feu.
Les Lao ne semblent pas avoir pour elle une quelconque considération, tout au plus, nous dit-on, on peut parfois utiliser ses feuilles pour calmer les douleurs articulaires. A Louang Prabang on nous signale aussi que l’on mange les feuilles vertes crues avec du tièyo
Pourtant en Inde, aux Philippines, elle est utilisée comme vésicatoire à la place de la mouche cantharide. Ceci demande une petite explication; autrefois en Europe et encore aujourd’hui dans certaines régions, on pensait qu’en créant une plaie artificielle sur la peau on pouvait retirer les humeurs mauvaises qui circulent dans le corps et ainsi le guérir. On employait pour brûler la peau et provoquer des ampoules des produits animaux (poudre de certaines mouches) ou végétaux comme la noix de cajou (Anacardium occidentale, mak mouang himaphan) ou fay deuane ha. C’est dire que cette plante est pour le moins irritante et c’est peut-être pour cette raison qu’elle calme les douleurs articulaires et est appliquée sur certaines maladies de peau comme la teigne. Notons pour conclure que fay deuane ha est une plante de rizière et est considérée en Malaisie, en Indonésie, comme envahissante; au Laos elle n’est pas signalée comme telle, mais il faut être vigilant.





Voici encore une « mauvaise herbe », dont la répartition géographique est limitée à l’Asie du Sud Est et l’on pense qu’elle est originaire de l’Inde.
C’est une herbe à l’allure très particulière car le long de sa tige droite, quadrangulaire, se répartissent, à intervalle régulier, des touffes de feuilles linéaires horizontales ou pendantes; elles sont d’un beau vert brillant avec une seule nervure centrale visible. A l’axe de ces feuilles, contre la tige, sont fixées des glomérules compacts de petites fleurs très nombreuses roses ou vertes, sans pétales. Les petits fruits pourpres apparaissent ensuite groupés de la même façon; ils contiennent plusieurs graines noires. Cette espèce est très variable mais elle affectionne les endroits humides, les rizières même asséchées et c’est souvent dans celles-ci qu’on la voit au Laos. Elle fleurit de mai à octobre et fructifie de juillet à novembre.
Elle est classée dans le genre Ammannia, nommé en hommage au botaniste allemand Paul Ammann; le terme « bacifera » indique qu’elle « porte des baies ». Vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’elle est de la même famille que tous les Lagerstroemia que l’on peut admirer au Laos dans les jardins et en forêt. Son nom lao, fay deuane ha, « feu du cinquième mois », pour poétique qu’il soit, n’est pas évident: est-ce parce que les fleurs rouges apparaissent dès le mois de mai ? Ou encore parce que cette plante est très irritante et peut causer des brûlures ? Il est intéressant de savoir qu’en Inde cet ammannia est nommé agnikuanri en référence à Agni dieu du feu.
Les Lao ne semblent pas avoir pour elle une quelconque considération, tout au plus, nous dit-on, on peut parfois utiliser ses feuilles pour calmer les douleurs articulaires. A Louang Prabang on nous signale aussi que l’on mange les feuilles vertes crues avec du tièyo
Pourtant en Inde, aux Philippines, elle est utilisée comme vésicatoire à la place de la mouche cantharide. Ceci demande une petite explication; autrefois en Europe et encore aujourd’hui dans certaines régions, on pensait qu’en créant une plaie artificielle sur la peau on pouvait retirer les humeurs mauvaises qui circulent dans le corps et ainsi le guérir. On employait pour brûler la peau et provoquer des ampoules des produits animaux (poudre de certaines mouches) ou végétaux comme la noix de cajou (Anacardium occidentale, mak mouang himaphan) ou fay deuane ha. C’est dire que cette plante est pour le moins irritante et c’est peut-être pour cette raison qu’elle calme les douleurs articulaires et est appliquée sur certaines maladies de peau comme la teigne. Notons pour conclure que fay deuane ha est une plante de rizière et est considérée en Malaisie, en Indonésie, comme envahissante; au Laos elle n’est pas signalée comme telle, mais il faut être vigilant.










Voici encore une « mauvaise herbe », dont la répartition géographique est limitée à l’Asie du Sud Est et l’on pense qu’elle est originaire de l’Inde.
C’est une herbe à l’allure très particulière car le long de sa tige droite, quadrangulaire, se répartissent, à intervalle régulier, des touffes de feuilles linéaires horizontales ou pendantes; elles sont d’un beau vert brillant avec une seule nervure centrale visible. A l’axe de ces feuilles, contre la tige, sont fixées des glomérules compacts de petites fleurs très nombreuses roses ou vertes, sans pétales. Les petits fruits pourpres apparaissent ensuite groupés de la même façon; ils contiennent plusieurs graines noires. Cette espèce est très variable mais elle affectionne les endroits humides, les rizières même asséchées et c’est souvent dans celles-ci qu’on la voit au Laos. Elle fleurit de mai à octobre et fructifie de juillet à novembre.
Elle est classée dans le genre Ammannia, nommé en hommage au botaniste allemand Paul Ammann; le terme « bacifera » indique qu’elle « porte des baies ». Vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’elle est de la même famille que tous les Lagerstroemia que l’on peut admirer au Laos dans les jardins et en forêt. Son nom lao, fay deuane ha, « feu du cinquième mois », pour poétique qu’il soit, n’est pas évident: est-ce parce que les fleurs rouges apparaissent dès le mois de mai ? Ou encore parce que cette plante est très irritante et peut causer des brûlures ? Il est intéressant de savoir qu’en Inde cet ammannia est nommé agnikuanri en référence à Agni dieu du feu.
Les Lao ne semblent pas avoir pour elle une quelconque considération, tout au plus, nous dit-on, on peut parfois utiliser ses feuilles pour calmer les douleurs articulaires. A Louang Prabang on nous signale aussi que l’on mange les feuilles vertes crues avec du tièyo
Pourtant en Inde, aux Philippines, elle est utilisée comme vésicatoire à la place de la mouche cantharide. Ceci demande une petite explication; autrefois en Europe et encore aujourd’hui dans certaines régions, on pensait qu’en créant une plaie artificielle sur la peau on pouvait retirer les humeurs mauvaises qui circulent dans le corps et ainsi le guérir. On employait pour brûler la peau et provoquer des ampoules des produits animaux (poudre de certaines mouches) ou végétaux comme la noix de cajou (Anacardium occidentale, mak mouang himaphan) ou fay deuane ha. C’est dire que cette plante est pour le moins irritante et c’est peut-être pour cette raison qu’elle calme les douleurs articulaires et est appliquée sur certaines maladies de peau comme la teigne. Notons pour conclure que fay deuane ha est une plante de rizière et est considérée en Malaisie, en Indonésie, comme envahissante; au Laos elle n’est pas signalée comme telle, mais il faut être vigilant.