Hura crepitans

Scientific name:
Plant family:
Common name:
Lao name:
Hura crepitans L.
Euphorbiaceae
Sandbox Tree
(Pho tha lé)

The problem of the identification of cult plants is a great classic of ethnobotany, here is a new example with the Sandbox Tree.

This large tree from the primary forests of America can reach a colossal size in its native environment. Its powerful and straight trunk is covered with strong thorns. Its simple, sharp-pointed, heart-shaped leaves are slightly toothed on the margins with very accentuated veins. The Sandbox Tree is a monoecious plant, that is to say that it has male and female flowers on the same foot; while the males constitute spikes, the females are isolated, single, much larger. The fruit is a woody capsule, resembling a small pumpkin, composed of a dozen contiguous shells. This tree is remarkable for the force with which it opens its shells to let out its seeds, its dehiscence is accompanied by a real explosion comparable to a pistol shot; this peculiarity has led to several of its vernacular names and its scientific name: “crepitans”, “which explodes”.

Another particularity, the Sandbox Tree contains an abundance of a milky, caustic, very poisonous juice which was once used by the Amerindians, mixed with annatto water, as war poison and today as fish poison. The Europeans on their arrival in the New World made this tree a completely different use: in the unripe fruit they put the sand which was used at the time to dry the ink of a letter from where its name in French and English. The Sandbox Tree was subsequently planted in all warm countries as a tree in parks or avenues. This is how it is found in Laos under the name of Pho thalé, literally: “the seaside tree of Illumination” and in Thailand Pho farang, “the foreign Illumination”. And indeed the leaves of the Sandbox Tree look very much like those of the real Pho tree. Even if the Laos are not mistaken about the tree, they give this false Ficus religiosa enough interest to plant it within the enclosure of their pagodas such as in Luang Prabang where you can admire very beautiful Sandbox Tree at Wat That Luang. In Vientiane, where the tree is rarer, two plants shade the courtyard of the French Language Center.

However, in Reinhorn’s Lao dictionary we find another Pho thalé, Thespesias populnea, which we have never seen in Laos but which is frequently found in Thailand by the sea and whose leaves also resemble those of Pho. Moreover, in southern India where this tree originates, it is considered the true tree of Enlightenment (Pipal).


Le problème de l’identification des plantes cultuelles est un grand classique de l’éthnobotanique, en voici un nouvel exemple avec le Sablier.

Ce grand arbre des forêts primaires d’Amérique peut atteindre dans son milieu d’origine une taille colossale. Son tronc puissant et droit est couvert de fortes épines. Ses feuilles simples,  en forme de cœur à la pointe aigue sont légèrement dentées sur les marges avec des nervures très accentuées. Le Sablier est une plante monoïque, c’est-à-dire qu’il a des fleurs mâles et femelles sur le même pied; alors que les mâles constituent des épis, les femelles sont isolées, simples, beaucoup plus grosses. Le fruit est une capsule ligneuse, ressemblant à une petite citrouille, composée d’une douzaine de coques accolées. Cet arbre est remarquable par la force avec laquelle il ouvre ses coques pour laisser sortir ses graines, sa déhiscence est accompagnée d’une véritable explosion comparable à un coup de pistolet; cette particularité a induit plusieurs de ses noms vernaculaires et son nom scientifique: « crepitans », « qui explose ».

Autre particularité, le Sablier contient en abondance un suc laiteux, caustique, très vénéneux qui était utilisé autrefois par les Amérindiens, mélangé à de l’eau de rocou, comme poison de guerre et aujourd’hui comme poison de pêche. Les Européens à leur arrivée dans le Nouveau Monde ont fait de cet arbre un tout autre usage: dans le fruit non encore mûr ils mettaient le sable dont on se servait à l’époque pour sécher l’encre d’une lettre d’où son nom en français et anglais. Le Sablier a, par la suite, été planté dans tous les pays chauds comme arbre de parcs ou d’avenues. C’est ainsi qu’on le retrouve au Laos sous le nom de Pho thalé, littéralement : « l’arbre de l’illumination de bord de mer » et en Thailande Pho farang, « l’arbre de l’illumination étranger ». Et en effet les feuilles du Sablier ressemblent fort à celles du véritable Pho. Même si les Lao ne se trompent pas sur l’arbre, ils accordent à ce faux ficus religiosa assez d’intérêt pour le planter dans l’enceinte de leurs pagodes comme à Louang Prabang où l’on peut admirer de très beaux Sabliers au Vat That Louang. A Vientiane où l’arbre est plus rare deux pieds ombragent la cour du Centre français de langue.

Cependant dans le dictionnaire lao de Reinhorn on trouve un autre Pho thalé, Thespesias populnea, que nous n’avons jamais vu au Laos mais qui se rencontre fréquemment en Thaïlande en bord de mer et dont les feuilles, elles aussi, ressemblent beaucoup à celles du Pho. D’ailleurs, dans le Sud de l’Inde d’où cet arbre est originaire il est considéré comme le véritable arbre de l’Illumination (Pipal).

Une fois de plus on peut constater que les traits botaniques distinctifs de certaines plantes tendent à s’effacer derrière les représentations mythiques et la vérité religieuse supplante souvent la vérité botanique.

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Fruits and leaves of the Sandbox Tree which strongly resemble those of the Ficus religiosa
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Female flowers
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Male flowers
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The still green fruit
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The dried fruit like a small box
Scientific name:
Hura crepitans L.
Plant family:
Euphorbiaceae
Common name:
Sandbox Tree
Lao name:
(Pho tha lé)

The problem of the identification of cult plants is a great classic of ethnobotany, here is a new example with the Sandbox Tree.

This large tree from the primary forests of America can reach a colossal size in its native environment. Its powerful and straight trunk is covered with strong thorns. Its simple, sharp-pointed, heart-shaped leaves are slightly toothed on the margins with very accentuated veins. The Sandbox Tree is a monoecious plant, that is to say that it has male and female flowers on the same foot; while the males constitute spikes, the females are isolated, single, much larger. The fruit is a woody capsule, resembling a small pumpkin, composed of a dozen contiguous shells. This tree is remarkable for the force with which it opens its shells to let out its seeds, its dehiscence is accompanied by a real explosion comparable to a pistol shot; this peculiarity has led to several of its vernacular names and its scientific name: “crepitans”, “which explodes”.

Another particularity, the Sandbox Tree contains an abundance of a milky, caustic, very poisonous juice which was once used by the Amerindians, mixed with annatto water, as war poison and today as fish poison. The Europeans on their arrival in the New World made this tree a completely different use: in the unripe fruit they put the sand which was used at the time to dry the ink of a letter from where its name in French and English. The Sandbox Tree was subsequently planted in all warm countries as a tree in parks or avenues. This is how it is found in Laos under the name of Pho thalé, literally: “the seaside tree of Illumination” and in Thailand Pho farang, “the foreign Illumination”. And indeed the leaves of the Sandbox Tree look very much like those of the real Pho tree. Even if the Laos are not mistaken about the tree, they give this false Ficus religiosa enough interest to plant it within the enclosure of their pagodas such as in Luang Prabang where you can admire very beautiful Sandbox Tree at Wat That Luang. In Vientiane, where the tree is rarer, two plants shade the courtyard of the French Language Center.

However, in Reinhorn’s Lao dictionary we find another Pho thalé, Thespesias populnea, which we have never seen in Laos but which is frequently found in Thailand by the sea and whose leaves also resemble those of Pho. Moreover, in southern India where this tree originates, it is considered the true tree of Enlightenment (Pipal).


Le problème de l’identification des plantes cultuelles est un grand classique de l’éthnobotanique, en voici un nouvel exemple avec le Sablier.

Ce grand arbre des forêts primaires d’Amérique peut atteindre dans son milieu d’origine une taille colossale. Son tronc puissant et droit est couvert de fortes épines. Ses feuilles simples,  en forme de cœur à la pointe aigue sont légèrement dentées sur les marges avec des nervures très accentuées. Le Sablier est une plante monoïque, c’est-à-dire qu’il a des fleurs mâles et femelles sur le même pied; alors que les mâles constituent des épis, les femelles sont isolées, simples, beaucoup plus grosses. Le fruit est une capsule ligneuse, ressemblant à une petite citrouille, composée d’une douzaine de coques accolées. Cet arbre est remarquable par la force avec laquelle il ouvre ses coques pour laisser sortir ses graines, sa déhiscence est accompagnée d’une véritable explosion comparable à un coup de pistolet; cette particularité a induit plusieurs de ses noms vernaculaires et son nom scientifique: « crepitans », « qui explose ».

Autre particularité, le Sablier contient en abondance un suc laiteux, caustique, très vénéneux qui était utilisé autrefois par les Amérindiens, mélangé à de l’eau de rocou, comme poison de guerre et aujourd’hui comme poison de pêche. Les Européens à leur arrivée dans le Nouveau Monde ont fait de cet arbre un tout autre usage: dans le fruit non encore mûr ils mettaient le sable dont on se servait à l’époque pour sécher l’encre d’une lettre d’où son nom en français et anglais. Le Sablier a, par la suite, été planté dans tous les pays chauds comme arbre de parcs ou d’avenues. C’est ainsi qu’on le retrouve au Laos sous le nom de Pho thalé, littéralement : « l’arbre de l’illumination de bord de mer » et en Thailande Pho farang, « l’arbre de l’illumination étranger ». Et en effet les feuilles du Sablier ressemblent fort à celles du véritable Pho. Même si les Lao ne se trompent pas sur l’arbre, ils accordent à ce faux ficus religiosa assez d’intérêt pour le planter dans l’enceinte de leurs pagodes comme à Louang Prabang où l’on peut admirer de très beaux Sabliers au Vat That Louang. A Vientiane où l’arbre est plus rare deux pieds ombragent la cour du Centre français de langue.

Cependant dans le dictionnaire lao de Reinhorn on trouve un autre Pho thalé, Thespesias populnea, que nous n’avons jamais vu au Laos mais qui se rencontre fréquemment en Thaïlande en bord de mer et dont les feuilles, elles aussi, ressemblent beaucoup à celles du Pho. D’ailleurs, dans le Sud de l’Inde d’où cet arbre est originaire il est considéré comme le véritable arbre de l’Illumination (Pipal).

Une fois de plus on peut constater que les traits botaniques distinctifs de certaines plantes tendent à s’effacer derrière les représentations mythiques et la vérité religieuse supplante souvent la vérité botanique.

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Fruits and leaves of the Sandbox Tree which strongly resemble those of the Ficus religiosa
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Female flowers
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Male flowers
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The still green fruit
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The dried fruit like a small box
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Fruits and leaves of the Sandbox Tree which strongly resemble those of the Ficus religiosa
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Female flowers
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Male flowers
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The still green fruit
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The dried fruit like a small box
Scientific name:
Hura crepitans L.
Plant family:
Euphorbiaceae
Common name:
Sandbox Tree
Lao name:
(Pho tha lé)

The problem of the identification of cult plants is a great classic of ethnobotany, here is a new example with the Sandbox Tree.

This large tree from the primary forests of America can reach a colossal size in its native environment. Its powerful and straight trunk is covered with strong thorns. Its simple, sharp-pointed, heart-shaped leaves are slightly toothed on the margins with very accentuated veins. The Sandbox Tree is a monoecious plant, that is to say that it has male and female flowers on the same foot; while the males constitute spikes, the females are isolated, single, much larger. The fruit is a woody capsule, resembling a small pumpkin, composed of a dozen contiguous shells. This tree is remarkable for the force with which it opens its shells to let out its seeds, its dehiscence is accompanied by a real explosion comparable to a pistol shot; this peculiarity has led to several of its vernacular names and its scientific name: “crepitans”, “which explodes”.

Another particularity, the Sandbox Tree contains an abundance of a milky, caustic, very poisonous juice which was once used by the Amerindians, mixed with annatto water, as war poison and today as fish poison. The Europeans on their arrival in the New World made this tree a completely different use: in the unripe fruit they put the sand which was used at the time to dry the ink of a letter from where its name in French and English. The Sandbox Tree was subsequently planted in all warm countries as a tree in parks or avenues. This is how it is found in Laos under the name of Pho thalé, literally: “the seaside tree of Illumination” and in Thailand Pho farang, “the foreign Illumination”. And indeed the leaves of the Sandbox Tree look very much like those of the real Pho tree. Even if the Laos are not mistaken about the tree, they give this false Ficus religiosa enough interest to plant it within the enclosure of their pagodas such as in Luang Prabang where you can admire very beautiful Sandbox Tree at Wat That Luang. In Vientiane, where the tree is rarer, two plants shade the courtyard of the French Language Center.

However, in Reinhorn’s Lao dictionary we find another Pho thalé, Thespesias populnea, which we have never seen in Laos but which is frequently found in Thailand by the sea and whose leaves also resemble those of Pho. Moreover, in southern India where this tree originates, it is considered the true tree of Enlightenment (Pipal).


Le problème de l’identification des plantes cultuelles est un grand classique de l’éthnobotanique, en voici un nouvel exemple avec le Sablier.

Ce grand arbre des forêts primaires d’Amérique peut atteindre dans son milieu d’origine une taille colossale. Son tronc puissant et droit est couvert de fortes épines. Ses feuilles simples,  en forme de cœur à la pointe aigue sont légèrement dentées sur les marges avec des nervures très accentuées. Le Sablier est une plante monoïque, c’est-à-dire qu’il a des fleurs mâles et femelles sur le même pied; alors que les mâles constituent des épis, les femelles sont isolées, simples, beaucoup plus grosses. Le fruit est une capsule ligneuse, ressemblant à une petite citrouille, composée d’une douzaine de coques accolées. Cet arbre est remarquable par la force avec laquelle il ouvre ses coques pour laisser sortir ses graines, sa déhiscence est accompagnée d’une véritable explosion comparable à un coup de pistolet; cette particularité a induit plusieurs de ses noms vernaculaires et son nom scientifique: « crepitans », « qui explose ».

Autre particularité, le Sablier contient en abondance un suc laiteux, caustique, très vénéneux qui était utilisé autrefois par les Amérindiens, mélangé à de l’eau de rocou, comme poison de guerre et aujourd’hui comme poison de pêche. Les Européens à leur arrivée dans le Nouveau Monde ont fait de cet arbre un tout autre usage: dans le fruit non encore mûr ils mettaient le sable dont on se servait à l’époque pour sécher l’encre d’une lettre d’où son nom en français et anglais. Le Sablier a, par la suite, été planté dans tous les pays chauds comme arbre de parcs ou d’avenues. C’est ainsi qu’on le retrouve au Laos sous le nom de Pho thalé, littéralement : « l’arbre de l’illumination de bord de mer » et en Thailande Pho farang, « l’arbre de l’illumination étranger ». Et en effet les feuilles du Sablier ressemblent fort à celles du véritable Pho. Même si les Lao ne se trompent pas sur l’arbre, ils accordent à ce faux ficus religiosa assez d’intérêt pour le planter dans l’enceinte de leurs pagodes comme à Louang Prabang où l’on peut admirer de très beaux Sabliers au Vat That Louang. A Vientiane où l’arbre est plus rare deux pieds ombragent la cour du Centre français de langue.

Cependant dans le dictionnaire lao de Reinhorn on trouve un autre Pho thalé, Thespesias populnea, que nous n’avons jamais vu au Laos mais qui se rencontre fréquemment en Thaïlande en bord de mer et dont les feuilles, elles aussi, ressemblent beaucoup à celles du Pho. D’ailleurs, dans le Sud de l’Inde d’où cet arbre est originaire il est considéré comme le véritable arbre de l’Illumination (Pipal).

Une fois de plus on peut constater que les traits botaniques distinctifs de certaines plantes tendent à s’effacer derrière les représentations mythiques et la vérité religieuse supplante souvent la vérité botanique.