Mussaenda sanderiana

Scientific name:
Plant family:
Common name:
Lao name:
Mussaenda sanderiana Ridl.
Rubiaceae
ດອກແມງກະເບື້ອ (dok meng kabeua)

Mussaenda are bushy plants that create brightly coloured patches on the surrounding vegetation, although the colour is not given by the flowers but by false petals that look like leaves. There are about a hundred species in Asia, Africa and Oceania, but horticulturists, seduced by the structure of the inflorescences, have produced countless hybrids, so much so that it is not always clear whether we are dealing with a botanical species or a cultivar. The Mussaenda, whose name comes from a Malay word meaning beautiful, is found in Laos in its natural state in the dry forests but is also cultivated in gardens.

In the hills along the Nam Lik or Nam Ngum rivers, Mussaenda sanderiana can be seen, which the Lao people call dok meng kabeua, ‘butterfly flower’. These are evergreen sub-shrubs with drooping branches; the leaves are simple, opposite; the flowers are small, tubular, with 5 orange petals; they bloom in large numbers at the end of the branches and some develop a sepal that is much larger than the others, resembling a leaf or a white butterfly.

The size, number and colour of this famous sepal is a factor in the manufacture of hybrids. Many are grouped under the species name Mussaenda philippica, such as the famous ‘Queen Sirikit’ variety, don-ya Sirikit in Thai, with large pale pink sepals and small yellow flowers, while the ‘Doña Luz’ variety has darker pink sepals. Both varieties are found quite often in Lao gardens. In contrast, Mussaenda erythrophylla (“red-leaved”) is a rarer African species with bright red sepals; it is called Sang des Ashanti in memory of the African slaves of this ethnic group.

Although Mussaenda are mainly ornamental plants, they are known to have certain medicinal uses. Thus the Akha use one of these species to make plasters for fractures and burns; from another species, probably dok meng kabeua, they make a tea to treat fatigue due to malaria. Several ethnic groups in northern Laos use the stems in a decoction of the same plant to make the milk of young imothers’ rise. Lemoine also says that the Hmong use Mussaenda polyneura whose “leaves mixed with the paddy of horses would have the property of making the larvae of their wounds disappear”.

Finally, let us add that in southern Laos, among the Nya Hon, the shamans use these white “leaves” as a medium.


Les Mussaenda sont des plantes buissonnantes qui posent des taches de couleurs vives sur la végétation qui les entoure, cependant cette couleur n’est pas donnée par les fleurs mais par de faux pétales qui ressemblent à des feuilles. Il en existe une centaine d’espèces en Asie, Afrique et Océanie, mais les horticulteurs, séduits par la structure des inflorescences, en ont fabriqués un nombre incalculable d’hybrides, au point que l’on ne sait pas toujours si l’on a à faire à une espèce botanique ou à un cultivar. Les Mussaenda, dont le nom viendrait d’un mot malais signifiant beau, se rencontrent au Laos à l’état naturel, dans les forêts sèches, mais sont aussi cultivés dans les jardins.

Dans les collines qui bordent la Nam Lik, ou la Nam Ngum, on peut voir Mussaenda sanderiana que les Lao nomment dok meng kabeua, « fleur papillon ». Il s’agit de sous-arbrisseaux toujours verts, aux branches retombantes; les feuilles en sont simples, opposées; les fleurs sont petites, tubulaires, à 5 pétales orange; elles s’épanouissent nombreuses au bout des branches et certaines développent un sépale beaucoup plus grand que les autres, qui ressemble à une feuille ou à un papillon blanc.

La fabrication des hybrides joue sur la taille, le nombre et la couleur de ce fameux sépale. Beaucoup sont regroupés sous le nom d’espèce Mussaenda philippica, comme la fameuse variété « Reine Sirikit », don-ya Sirikit en thaï, aux grands sépales rose pâle et aux petites fleurs jaunes, alors que la variété « Doña Luz » a des sépales rose plus foncé. On trouve ces deux variétés assez souvent dans les jardins lao. Au contraire Mussaenda erythrophylla (« aux feuilles rouges ») est une espèce africaine plus rare ici, aux sépales rouge brillant; on la nomme Sang des Ashanti en mémoire des esclaves africains de cette ethnie.

Si les Mussaenda sont surtout des plantes ornementales on leur connaît certains usages médicinaux. Ainsi les Akha utilisent une de ces espèces pour faire des emplâtres sur les fractures et les brûlures; d’une autre espèce, sans doute dok meng kabeua, ils font un thé pour traiter la fatigue due au paludisme. Plusieurs ethnies du nord Laos emploient les tiges en décoction de la même plante pour faire monter le lait de la jeune maman. Lemoine dit par ailleurs que les Hmong emploient Mussaenda polyneura dont  « les feuilles mélangées au paddy des chevaux auraient la propriété de faire disparaître les larves de leurs plaies ».  

Ajoutons enfin que dans le Sud du Laos, chez les Nya Hon, les chamans utilisent ces « feuilles » blanches comme medium.

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Dok Meng kabeua en forêt dans les environs de Vientiane
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Small flowers and white sepals of dok Meng kabeua
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The shamans of southern Laos use this white sepal as a medium
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The blood of the Ashanti cultivar
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A cultivar of M. philippica that can be seen in gardens in Vientiane
Scientific name:
Mussaenda sanderiana Ridl.
Plant family:
Rubiaceae
Common name:
Lao name:
ດອກແມງກະເບື້ອ (dok meng kabeua)

Mussaenda are bushy plants that create brightly coloured patches on the surrounding vegetation, although the colour is not given by the flowers but by false petals that look like leaves. There are about a hundred species in Asia, Africa and Oceania, but horticulturists, seduced by the structure of the inflorescences, have produced countless hybrids, so much so that it is not always clear whether we are dealing with a botanical species or a cultivar. The Mussaenda, whose name comes from a Malay word meaning beautiful, is found in Laos in its natural state in the dry forests but is also cultivated in gardens.

In the hills along the Nam Lik or Nam Ngum rivers, Mussaenda sanderiana can be seen, which the Lao people call dok meng kabeua, ‘butterfly flower’. These are evergreen sub-shrubs with drooping branches; the leaves are simple, opposite; the flowers are small, tubular, with 5 orange petals; they bloom in large numbers at the end of the branches and some develop a sepal that is much larger than the others, resembling a leaf or a white butterfly.

The size, number and colour of this famous sepal is a factor in the manufacture of hybrids. Many are grouped under the species name Mussaenda philippica, such as the famous ‘Queen Sirikit’ variety, don-ya Sirikit in Thai, with large pale pink sepals and small yellow flowers, while the ‘Doña Luz’ variety has darker pink sepals. Both varieties are found quite often in Lao gardens. In contrast, Mussaenda erythrophylla (“red-leaved”) is a rarer African species with bright red sepals; it is called Sang des Ashanti in memory of the African slaves of this ethnic group.

Although Mussaenda are mainly ornamental plants, they are known to have certain medicinal uses. Thus the Akha use one of these species to make plasters for fractures and burns; from another species, probably dok meng kabeua, they make a tea to treat fatigue due to malaria. Several ethnic groups in northern Laos use the stems in a decoction of the same plant to make the milk of young imothers’ rise. Lemoine also says that the Hmong use Mussaenda polyneura whose “leaves mixed with the paddy of horses would have the property of making the larvae of their wounds disappear”.

Finally, let us add that in southern Laos, among the Nya Hon, the shamans use these white “leaves” as a medium.


Les Mussaenda sont des plantes buissonnantes qui posent des taches de couleurs vives sur la végétation qui les entoure, cependant cette couleur n’est pas donnée par les fleurs mais par de faux pétales qui ressemblent à des feuilles. Il en existe une centaine d’espèces en Asie, Afrique et Océanie, mais les horticulteurs, séduits par la structure des inflorescences, en ont fabriqués un nombre incalculable d’hybrides, au point que l’on ne sait pas toujours si l’on a à faire à une espèce botanique ou à un cultivar. Les Mussaenda, dont le nom viendrait d’un mot malais signifiant beau, se rencontrent au Laos à l’état naturel, dans les forêts sèches, mais sont aussi cultivés dans les jardins.

Dans les collines qui bordent la Nam Lik, ou la Nam Ngum, on peut voir Mussaenda sanderiana que les Lao nomment dok meng kabeua, « fleur papillon ». Il s’agit de sous-arbrisseaux toujours verts, aux branches retombantes; les feuilles en sont simples, opposées; les fleurs sont petites, tubulaires, à 5 pétales orange; elles s’épanouissent nombreuses au bout des branches et certaines développent un sépale beaucoup plus grand que les autres, qui ressemble à une feuille ou à un papillon blanc.

La fabrication des hybrides joue sur la taille, le nombre et la couleur de ce fameux sépale. Beaucoup sont regroupés sous le nom d’espèce Mussaenda philippica, comme la fameuse variété « Reine Sirikit », don-ya Sirikit en thaï, aux grands sépales rose pâle et aux petites fleurs jaunes, alors que la variété « Doña Luz » a des sépales rose plus foncé. On trouve ces deux variétés assez souvent dans les jardins lao. Au contraire Mussaenda erythrophylla (« aux feuilles rouges ») est une espèce africaine plus rare ici, aux sépales rouge brillant; on la nomme Sang des Ashanti en mémoire des esclaves africains de cette ethnie.

Si les Mussaenda sont surtout des plantes ornementales on leur connaît certains usages médicinaux. Ainsi les Akha utilisent une de ces espèces pour faire des emplâtres sur les fractures et les brûlures; d’une autre espèce, sans doute dok meng kabeua, ils font un thé pour traiter la fatigue due au paludisme. Plusieurs ethnies du nord Laos emploient les tiges en décoction de la même plante pour faire monter le lait de la jeune maman. Lemoine dit par ailleurs que les Hmong emploient Mussaenda polyneura dont  « les feuilles mélangées au paddy des chevaux auraient la propriété de faire disparaître les larves de leurs plaies ».  

Ajoutons enfin que dans le Sud du Laos, chez les Nya Hon, les chamans utilisent ces « feuilles » blanches comme medium.

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Dok Meng kabeua en forêt dans les environs de Vientiane
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Small flowers and white sepals of dok Meng kabeua
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The shamans of southern Laos use this white sepal as a medium
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The blood of the Ashanti cultivar
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A cultivar of M. philippica that can be seen in gardens in Vientiane
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Dok Meng kabeua en forêt dans les environs de Vientiane
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Small flowers and white sepals of dok Meng kabeua
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The shamans of southern Laos use this white sepal as a medium
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The blood of the Ashanti cultivar
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A cultivar of M. philippica that can be seen in gardens in Vientiane
Scientific name:
Mussaenda sanderiana Ridl.
Plant family:
Rubiaceae
Common name:
Lao name:
ດອກແມງກະເບື້ອ (dok meng kabeua)

Mussaenda are bushy plants that create brightly coloured patches on the surrounding vegetation, although the colour is not given by the flowers but by false petals that look like leaves. There are about a hundred species in Asia, Africa and Oceania, but horticulturists, seduced by the structure of the inflorescences, have produced countless hybrids, so much so that it is not always clear whether we are dealing with a botanical species or a cultivar. The Mussaenda, whose name comes from a Malay word meaning beautiful, is found in Laos in its natural state in the dry forests but is also cultivated in gardens.

In the hills along the Nam Lik or Nam Ngum rivers, Mussaenda sanderiana can be seen, which the Lao people call dok meng kabeua, ‘butterfly flower’. These are evergreen sub-shrubs with drooping branches; the leaves are simple, opposite; the flowers are small, tubular, with 5 orange petals; they bloom in large numbers at the end of the branches and some develop a sepal that is much larger than the others, resembling a leaf or a white butterfly.

The size, number and colour of this famous sepal is a factor in the manufacture of hybrids. Many are grouped under the species name Mussaenda philippica, such as the famous ‘Queen Sirikit’ variety, don-ya Sirikit in Thai, with large pale pink sepals and small yellow flowers, while the ‘Doña Luz’ variety has darker pink sepals. Both varieties are found quite often in Lao gardens. In contrast, Mussaenda erythrophylla (“red-leaved”) is a rarer African species with bright red sepals; it is called Sang des Ashanti in memory of the African slaves of this ethnic group.

Although Mussaenda are mainly ornamental plants, they are known to have certain medicinal uses. Thus the Akha use one of these species to make plasters for fractures and burns; from another species, probably dok meng kabeua, they make a tea to treat fatigue due to malaria. Several ethnic groups in northern Laos use the stems in a decoction of the same plant to make the milk of young imothers’ rise. Lemoine also says that the Hmong use Mussaenda polyneura whose “leaves mixed with the paddy of horses would have the property of making the larvae of their wounds disappear”.

Finally, let us add that in southern Laos, among the Nya Hon, the shamans use these white “leaves” as a medium.


Les Mussaenda sont des plantes buissonnantes qui posent des taches de couleurs vives sur la végétation qui les entoure, cependant cette couleur n’est pas donnée par les fleurs mais par de faux pétales qui ressemblent à des feuilles. Il en existe une centaine d’espèces en Asie, Afrique et Océanie, mais les horticulteurs, séduits par la structure des inflorescences, en ont fabriqués un nombre incalculable d’hybrides, au point que l’on ne sait pas toujours si l’on a à faire à une espèce botanique ou à un cultivar. Les Mussaenda, dont le nom viendrait d’un mot malais signifiant beau, se rencontrent au Laos à l’état naturel, dans les forêts sèches, mais sont aussi cultivés dans les jardins.

Dans les collines qui bordent la Nam Lik, ou la Nam Ngum, on peut voir Mussaenda sanderiana que les Lao nomment dok meng kabeua, « fleur papillon ». Il s’agit de sous-arbrisseaux toujours verts, aux branches retombantes; les feuilles en sont simples, opposées; les fleurs sont petites, tubulaires, à 5 pétales orange; elles s’épanouissent nombreuses au bout des branches et certaines développent un sépale beaucoup plus grand que les autres, qui ressemble à une feuille ou à un papillon blanc.

La fabrication des hybrides joue sur la taille, le nombre et la couleur de ce fameux sépale. Beaucoup sont regroupés sous le nom d’espèce Mussaenda philippica, comme la fameuse variété « Reine Sirikit », don-ya Sirikit en thaï, aux grands sépales rose pâle et aux petites fleurs jaunes, alors que la variété « Doña Luz » a des sépales rose plus foncé. On trouve ces deux variétés assez souvent dans les jardins lao. Au contraire Mussaenda erythrophylla (« aux feuilles rouges ») est une espèce africaine plus rare ici, aux sépales rouge brillant; on la nomme Sang des Ashanti en mémoire des esclaves africains de cette ethnie.

Si les Mussaenda sont surtout des plantes ornementales on leur connaît certains usages médicinaux. Ainsi les Akha utilisent une de ces espèces pour faire des emplâtres sur les fractures et les brûlures; d’une autre espèce, sans doute dok meng kabeua, ils font un thé pour traiter la fatigue due au paludisme. Plusieurs ethnies du nord Laos emploient les tiges en décoction de la même plante pour faire monter le lait de la jeune maman. Lemoine dit par ailleurs que les Hmong emploient Mussaenda polyneura dont  « les feuilles mélangées au paddy des chevaux auraient la propriété de faire disparaître les larves de leurs plaies ».  

Ajoutons enfin que dans le Sud du Laos, chez les Nya Hon, les chamans utilisent ces « feuilles » blanches comme medium.